
ENTENDRE L’ART
Je pense que chaque art a sa spécificité, chaque art a une façon d’être différent des autres arts. Mais en même temps je trouve que tous les arts partagent une caractéristique commune, qui est l’irrationalité. Construire un bâtiment a un intérêt, construire un avion aussi, mais peindre un tableau n’a pas d’utilité directe, alors pourquoi faisons-nous ça ?
Dans le cas de la musique de façon générale, on n’y pense pas mais c’est assez étrange d’aimer en écouter. Qu’est-ce qui fait la différence entre de la musique et une succession de sons lambda, que l’on appelle bruit ? Pourquoi aime-t-on certaines combinaisons de sons et d’autres non ? Et qu’est-ce qui fait que certains instruments sonnent bien ensemble et pas d’autres ?
C’est toutes ces choses-là qui me fascinent dans la musique, je trouve ça incroyable que tout le monde soit d’accord que certains sons forment une musique et d’autres non. Peut-être la musique a-t-elle un but social après tout, le but de rassembler des personnes et de créer une cohésion.
TOUT EST UNE QUESTION DE STYLE
Dans la musique comme dans la mode (et dans l’art de manière générale) il y a des styles bien distincts et bien définis. Selon le style, la musique entière change, il n’y a rien d’universel.
Chaque style a ses codes qui le caractérisent, on peut bien sûr s’éloigner des codes pour innover, mais c’est assez dangereux car on peut vite tomber dans quelque chose qui n’a plus vraiment de sens, un peu comme dans la mode je trouve. On peut se fier aux codes qui existent et adopter un style qui a fait ses preuves, mais on ne prend pas de risques et le résultat, bien qu’objectivement satisfaisant, peut paraître fade.
Mais trop sortir des codes peut vite être laid également, par exemple pendant les défilés on peut voir beaucoup de tenues très extravagantes, que personne ne porte réellement, mais cela permet de montrer de nouvelles choses, d’innover. A la suite d’un défilé les limites ont été repoussées et il est alors moins risqué de tenter de nouvelles combinaisons ou de porter de nouvelles pièces que l’on aurait auparavant qualifiées d’étranges.